Boris Johnson en mauvaise passe. Quinze mois après son arrivée à Downing Street, l’excentrique Premier ministre britannique chute dans les sondages d’opinion. 59 % des Britanniques interrogés estiment à présent qu’il dirige « mal » le pays. Le chef du gouvernement paie sa mauvaise gestion de l’épidémie de coronavirus qui a fait de la Grande-Bretagne le pays le plus gravement touché en Europe, avec plus de 50 000 morts à ce jour. Mais c’est également sur le front des négociations post-Brexit que la mécanique s’enraille, car Londres peine toujours à finaliser un accord avec Bruxelles. La semaine prochaine sera décisive, les discussions continueront mais il n’y a toujours aucune entente en vue, et la mi-novembre apparaissait pourtant comme la date limite pour ratifier un accord entrant en vigueur le 1er janvier 2021. Plus de quatre ans après la demande de divorce des britanniques, tout laisse craindre que la désunion se fera sans accord. Les négociations se clôtureront le 31 décembre prochain, après une période de transition semée d’échecs dans les pourparlers.
Johnson fait aussi face à une vague de rebellions au sein même de son parti. Le limogeage hier de Dominic Cummings, son très critiqué conseiller spécial et architecte de la campagne pro-Brexit, reflète la crispation à Downing Street. L’élection de Joe Biden n’arrange pas non plus les affaires du Premier ministre. Le président élu, qui a des racines irlandaises, s’est toujours montré peu favorable au Brexit. Biden aurait d’ailleurs déclaré qu’aucun accord de libre-échange entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis n’aurait lieu si Londres remettait en cause l’accord du Vendredi Saint signé en 1998 avec l’Irlande.
Pour éviter cette rupture sans entente, il faudrait que les deux camps résolvent trois points de discorde : la question de la concurrence équitable, celle de la gouvernance future de l’accord, et celle de l’accès des pêcheurs Européens aux eaux britanniques. Le Royaume-Uni souhaite en effet réduire aux bateaux européens l’accès de ses eaux, qui représentent pourtant une zone poissonneuse très importante. « Les pêcheurs ne sauraient être les sacrifiés du Brexit », a prévenu Emmanuel Macron en octobre, se disant prêt à un non-accord avec le Royaume-Uni.
Dans ce contexte, et depuis l’arrivée du modéré Keir Starmer à sa tête, l’opposition travailliste a retrouvé la confiance des britanniques et remonte de manière spectaculaire dans les enquêtes d’opinion, devançant maintenant les conservateurs. Boris Johnson pourrait changer radicalement sa politique s’il veut surmonter les obstacles du Covid et du Brexit.
Alors quels sont les échecs de Boris Johnson dans la lutte contre le Covid-19 ? Les désaccords sur la pêche peuvent-ils entraîner un « no-deal » ? Le travailliste Keir Starmer a-t-il des chances de devenir Premier ministre ?
Les invité.e.s :
Anne-Elisabeth MOUTET - Editorialiste au quotidien britannique The Daily Telegraph
Catherine MATHIEU - Economiste à l'OFCE, spécialiste du Royaume-Uni
Jon HENLEY (skype) - Correspondant à Paris du journal britannique The Guardian
Marion VAN RENTERGHEM (skype) - Chroniqueuse à L'Express, auteure de Mon Europe, je t'aime moi non plus
Diffusion : tous les jours de la semaine à 17h45
Rediffusion : tous les jours de la semaine à 22h30
Format : 65 minutes
Présentation : Caroline Roux et Axel de Tarlé
Réalisation : Pascal Hendrick, Jean-François Verzele, Jacques Wehrlin, Nicolas Ferraro et Benoît Lemoine
Productions : France Télévisions / Maximal Production
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Published on 4 years, 2 months ago
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