BREXIT : CETTE FOIS, LA FRANCE DIT NON ! – 28/10/21
Invités
PHILIPPE DESSERTINE
Directeur de l’Institut de Haute Finance
FLORENTIN COLLOMP
Journaliste spécialiste des questions européennes - « Le Figaro »
Ex-correspondant à Londres
SONIA DELESALLE-STOLPER
Cheffe du service international – « Libération »
SYLVIE MATELLY
Économiste - Directrice adjointe de l’IRIS
PHILIP TURLE - En direct de Rome
Journaliste britannique
Chroniqueur international – « France 24 »
Après avoir longtemps menacé le Royaume-Uni, la France a décidé de passer à l’action. Dans la nuit de mercredi à jeudi, un navire anglais qui péchait en baie de Seine sans licence a été dérouté jusqu’au port du Havre, un autre a été verbalisé pour « entrave au contrôle ». Il s’agit des premières mesures de rétorsion françaises contre les Britanniques, accusés de ne pas respecter les accords post-Brexit sur les licences accordées aux pêcheurs français.
Un peu plus tôt dans la journée, à l’issue du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement avait mis en garde le gouvernement britannique : si aucun progrès n’est fait d’ici au 2 novembre dans ce dossier, Paris décidera de « l’interdiction de débarquement de produits de la mer » britanniques en France ainsi qu'un « renforcement des contrôles » des navires britanniques et des camions « à destination et en provenance du Royaume-Uni », quelle que soit leur cargaison. Gabriel Attal avait aussi évoqué une riposte graduelle, avec une possible « deuxième série de mesures », dont « notamment des mesures énergétiques qui ont trait à la fourniture d'électricité pour les îles anglo-normandes », qui dépendent d'un câble sous-marin avec la France pour leur approvisionnement.
« Les menaces de la France sont décevantes et disproportionnées, et ne correspondent pas à qu'on pourrait attendre d'un allié et partenaire proche », avait immédiatement réagi le porte-parole du gouvernement britannique, affirmant qu'elles n'étaient « pas compatibles » avec l'accord post-Brexit et le droit international. Si ces menaces sont « appliquées, elles feront l'objet d'une réponse appropriée et calibrée », avait-il mis en garde.
« Notre patience a des limites », avait par sa part martelé plut tôt Gabriel Attal. « Nous ne laisserons pas la Grande-Bretagne s'essuyer les pieds sur les accords du Brexit. » Selon lui, près de la moitié des demandes de licences effectuées par les pêcheurs français n'ont toujours pas été satisfaites, malgré la fourniture des documents réclamés par les autorités britanniques.
« Il est important de rester calme et d’aller vers une désescalade. Notre porte reste toujours ouverte », a depuis affirmé le ministre de l’environnement britannique, George Eustice, en abordant le dossier devant le Parlement. « L’escalade n’est pas du fait de la France », lui a répondu ce jeudi le Premier ministre, Jean Castex. « Nous sommes ouverts en permanence aux discussions, matin, midi et soir », mais, a-t-il dit, « les Britanniques doivent respecter leurs engagements ».
Ambiance. D’autant que le bras-de fer engagé entre Paris et Londres sur le dossier de la pêche est loin d’être le seuil sujet de contentieux. « Guerre de la saucisse », affaire des sous-marins australiens, immigration illégale... Avec le Brexit, tout semble prétexte aux coups de Trafalgar entre la France et la Grande-Bretagne. Alors jusqu’où l’escalade des tensions ? Et où en est la stratégie « Global Britain » promue par Boris Johnson ?
Depuis sa sortie de l'Union Européenne, le Royaume-Uni mise beaucoup sur de nouveaux accords commerciaux lui permettant de renforcer ses échanges avec des régions en forte croissance. Londres a décroché une première victoire en juin en signant un accord avec l'Australie. L’annonce d’un partenariat de sécurité et de défense en septembre, par Washington, Londres et Canberra, a également donné une consistance au concept jusqu’alors nébuleux de « Global Britain » cher au Premier ministre britannique. Mais depuis Londres voit la perspective d'un accord commercial avec les Etats-Unis s'éloigner. Un revers pour Boris Johnson qui doit à présent convaincre les Britanniques des bienfaits de la sortie de l’Union européenne qu’il a tant vantés. Et ce alors que 59 % des britanniques sondés estiment que le Brexit se passe mal et 69 % pensent que le gouvernement a mal géré la crise des chauffeurs routiers et les nombreuses pénuries qui en découlent. Au Royaume-Uni, les grands supporters de la monarchie britannique sont également très tourmentés ces derniers jours par l’état de santé de la reine d'Elizabeth II, qui a su incarner depuis son intronisation en 1952 la stabilité du Royaume.
DIFFUSION : du lundi au samedi à 17h45
FORMAT : 65 minutes
PRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé
REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40
RÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard
PRODUCTION : France Télévisions / Maximal Productions
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Published on 3 years, 3 months ago
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