On parle ce matin de la taxe Zucman, avec vous Emmanuelle. Et vous demandez si LFI a vraiment tout bien compris.
Bref rappel pour les auditeurs d’Europe 1 : la taxe Zucman, du nom de l’économiste qui la soutient, consiste en un impôt minimum de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros, patrimoines personnels ou professionnels. Une mesure supposée rapporter entre 15 et 25 milliards d’euros selon ses promoteurs – on peut en douter, mais bon...
Cette taxe Zucman est devenue l’équivalent de la dernière bouée disponible du Titanic pour les membres de la gauche française. N’ayant pas grand-chose d’autre sur quoi flotter dans le débat budgétaire, ils s’y accrochent comme des perdus.
Mais cela peut-il vraiment leur permettre d’éviter le naufrage ?
On peut en douter. Un naufrage, on en a vécu un en direct sur la chaîne BFM Business, il y a quelques jours. La journaliste Hedwige Chevrillon recevait Eric Coquerel, le président LFI de la commission des Finances à l’assemblée. Un député supposé avoir quelques bases... Mais qui a coulé en direct quand la journaliste l’a interrogé sur les effets de la fameuse taxe Zucman sur les entreprises de technologie, en prenant en exemple une de nos pépites : Mistral AI.
Une entreprise d’intelligence artificielle valorisée 12 milliards d’euros... Mais qui comme beaucoup d’entreprises tech ne dégage aucun bénéfice. Elle est en phase de développement et d’investissement.
“Et que fait son patron?, a demandé Hedwige Chevrillon à Eric Coquerel. Il vend sa boîte pour payer la taxe Zucman ?”
Et c’est là qu’a commencé le calvaire aquatique d’Eric Coquerel. Déjà, il semblait découvrir l’existence de Mistral AI. Un détail, ce n’est que la seule entreprise européenne d’intelligence artificielle qui réussit.
Puis il a soutenu que si le patron de Mistral AI ne se paie pas de salaire, son patrimoine n’augmente pas et que donc, il ne paierait pas la taxe Zucman, puisque selon lui, elle concerne les gens qui gagnent de l’argent.
Il n’y a rien qui va : la taxe Zucman est bien due sur les patrimoines personnels et professionnels. Et elle n’est pas non plus payée sur les bénéfices, mais bel et bien sur le capital de l’entreprise, qu’elle gagne ou pas de l’argent.
Ce qui veut dire que pour s’acquitter de l’impôt, Mistral AI, qui ne gagne pas d’argent, devrait effectivement vendre des activités et donc s’affaiblir et mourir. Au cours de cette interview surréaliste, Eric Coquerel s’est enferré, mélangeant valeur de l’entreprise et bénéfices, salaires et participations, stock de capital et flux de revenus. Un gloubiboulga. C’est effrayant. Il n’a rien compris à la taxe Zucman, supposée être la mesure sur laquelle repose tout le programme économique de son camp.
Il ne peut donc pas voir le danger...
L'érosion des moyens et la privation d’investissement pour les entreprises installées. Et le dépeçage prévisible des jeunes entreprises en phase d’investissement. Mais peut-être qu’au fond, il s’en fiche, Eric Coquerel. Quand on ne comprend rien à l’économie et aux entreprises, qu’on assimile l’entrepreneuriat à du parasitisme, comme l’a fait un autre député LFI, Anthony Smith... le plus simple c’est peut-être
Published on 10 hours ago
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