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Allemagne : la transition énergétique, cette usine à gaz

Allemagne : la transition énergétique, cette usine à gaz



En Allemagne, le choc du réel frappe les partisans de l’EnergieWende, la grande transition énergétique… Il faudrait  bâtir 71 centrales électriques à gaz en 10 ans.

L'Agence fédérale des réseaux a publié récemment un rapport qui fait très mal. Elle estime que pour être en sécurité énergétique, l’Allemagne a besoin de 71 nouvelles centrales au gaz d’ici à 10 ans. Des capacités pilotables, pour compenser les fluctuations de la production  éolienne et solaire. Ca va coûter une fortune. Entre 600 et 800 millions d'euros pièce. Jusqu’à maintenant, c’était le Gouvernement allemand qui le disait. Maintenant, ce sont les spécialistes techniques.

Cette transition énergétique n’en finit pas de montrer ses effets pervers.

Vous vous souvenez de l’époque pas si lointaine où l’Allemagne voulait en remontrer au monde entier avec sa transition énergétique plus verte que verte ? Je vous rappelle les deux piliers de cette «  Energiewende » : sortie du nucléaire en 2022 ; électricité renouvelable à 80% renouvelable en 2030 et à 100 % en 2050. On est loin du compte. Alors, oui, l’Allemagne a bien fermé ses centrales nucléaires en 2023. Mais pour le reste… Rien ne va comme prévu. La fermeture des centrales à charbon, par exemple, a été repoussée de 2030 à 2038. Et pour le gaz, donc, on ne s’en passera pas.

L’Allemagne doit admettre que les renouvelables solaires et éoliens, la base de sa stratégie, ne suffisent pas.
Ce que tout les spécialistes sérieux de l’énergie savaient : l’éolien et le solaire, c’est splendide sur le papier, mais dans les faits, ça reste volatile et intermittent et on ne peut pas les considérer comme un socle énergétique. Ces dernières années, en Allemagne, il y a eu de très longs épisodes de « Dunkelflaute », «mer d’huile des éléments ». Peu de soleil, pas de vent. Ca a mis à mal la théorie du «  foisonnement », qui veut croire qu’il y a toujours du vent quelque part pour prendre le relai d’un calme localisé.

En septembre 2024, les entreprises ont été invitées à se rationner pour s’adapter à la fourniture aléatoire. Et dans les périodes de disette énergétique, l’électricité nucléaire française a fait l’appoint. Un succès. D’autant que le réseau a été abîmé par les à-coups de production. Cela coûtera des milliards pour le retaper. La seule chose qui a été démontrée par cette Energiewnede, c’est qu’on peut agiter les projets idéologiques autant qu’on veut, ça ne produit pas d’électricité.

La prise de conscience est-elle effective en Allemagne ? partagée ?     

Que nenni. En dépit des preuves factuelles et chiffrées, les associations pour le climat, Les ONG et les Verts continuent à nier le réel. Ils estiment toujours que la volatilité des renouvelables peut être compensée sans nucléaire et sans gaz, avec des batteries pour stocker (on n’en a pas plus que de beurre en broche) et une demande d'électricité qui doit s’adapter, même dans l’industrie. Le déni.

Un déni incarné par Patrick Graichen

Une figure des verts allemands, qui fut secrétaire d'État aux  questions énergétiques et climatiques du ministre de l’économie Habeck jusqu’en 2023. La semaine passée, il a expliqué benoitement qu’il valait mieux ne pas se chauffer plutôt


Published on 1 week ago






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