Le 30 mai 2025, Franck Pengam, fondateur de Géopolitique Profonde, était l’invité de Russia Today pour livrer un témoignage frontal, sans filtre, de son retour du Donbass, où il a passé plusieurs jours au plus près des civils, des ruines et de la ligne de front.
Franck Pengam est analyste géopolitique et expert en métaux précieux. Fondateur de Géopolitique Profonde et de GPTV, il est spécialiste des crises économiques et de la dédollarisation. Il défend une lecture indépendante des enjeux géopolitiques mondiaux.
Le terrain pulvérise le récit occidental
Revenir du Donbass change la vision du monde. Cinq jours passés à Donetsk, Lougansk, Marioupol, plongé dans l’air de la guerre, suffisent à balayer les discours occidentaux. Les récits médiatiques ne tiennent pas face à la réalité de familles bombardées depuis 2014. Ce sont des civils, russophones, brisés mais debout, qui veulent la paix, pas un retour à Kiev. Ils parlent russe, pensent russe, remercient Moscou. Leur seul souhait : la fin des missiles, des drones, des tirs. Ils ne négocient pas leur identité.
Une population sous pression permanente
À Donetsk, la guerre est partout. À 20 km de la ligne de front, les frappes sont proches. Un drone a touché une maison voisine de mon hôtel. Les enfants regardent le ciel en allant à l’école. Et pourtant, la vie continue. Études, travail, amour. Ce quotidien, vécu dans la tension, devient un acte de résistance. Les jeunes n’ont connu que la guerre. Ils veulent vivre sans que leur existence soit dictée depuis Kiev ou Bruxelles. Leur attachement à la Russie n’est pas idéologique mais vital.
Une fracture médiatique assumée
J’avais déjà déconstruit le récit dominant. Mais le terrain le confirme : l’Occident ne veut pas comprendre. Pour lui, la guerre commence en 2022. Point. Toute autre version est marginalisée. Aucun débat, seulement l’exclusion. En Russie, j’ai échangé avec Margarita Simonian, des sénateurs, des cadres politiques. Tous sont clairs : ils ne comptent plus sur l’Occident. Les sanctions ont renforcé leur autonomie. La Russie se tourne vers l’Eurasie, irréversiblement. L’admiration mutuelle avec la France a disparu.
Ce voyage m’a permis de ramener une parole interdite : celle des habitants du Donbass. Ce ne sont pas les Russes qui ont imposé ce conflit. Ce sont ces populations qui, dès 2014, ont demandé leur rattachement à la Russie. La Crimée l’a obtenu. Le Donbass, lui, a été abandonné. Ce que j’ai vu, ce sont les conséquences de ce refus d’écouter. Je ne fais pas de politique. Je donne la parole à ceux que l’Occident ignore. Et leur voix crie dans le vide.
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Published on 1 month, 2 weeks ago
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