Le 15 mars 2025, Michela Wrong était l’invitée de La Grande Émission, animée par Nicolas Stoquer sur Géopolitique Profonde.
Michela Wrong est une journaliste anglaise (Reuters, BBC, Financial Times) connue dans le monde entier pour sa connaissance de l’Afrique. Elle a couvert à la fois les derniers jours du dictateur Mobutu et le génocide au Rwanda et a reçu le prix James Cameron 2010 « pour sa vision morale et son intégrité professionnelle ». Elle a écrit « Rwanda : Assassins sans frontières ».
Michela Wrong, une experte incontournable
Michela Wrong est une journaliste anglaise (Reuters, BBC, Financial Times) reconnue pour sa connaissance de l’Afrique. Elle a couvert la chute de Mobutu et le génocide au Rwanda, et a reçu le prix James Cameron 2010 pour son intégrité professionnelle. Son livre Rwanda : Assassins sans frontières analyse les réseaux de pouvoir et d’influence sur le continent.
Mobutu, un règne entre ruse et brutalité
Mobutu Sese Seko a incarné l’archétype du despote africain, alternant séduction et répression pour asseoir son pouvoir absolu. Après son coup d’État en 1965, il a imposé un régime autoritaire où l’État et sa personne ne faisaient qu’un. Jouant des rivalités de la Guerre froide, il a charmé les puissances occidentales en échange de leur soutien. Pendant que le peuple sombrait dans la misère, il menait une vie de luxe délirante, festoyant sur fonds publics.
Derrière son apparente modernisation du Zaïre, il a méthodiquement écrasé toute opposition par la cooptation ou l’intimidation. Manipulateur habile, il oscillait entre l’image d’un père protecteur et celle d’un tyran impitoyable, jouant sur tous les tableaux pour assurer sa survie politique.
Une idéologie taillée sur mesure
Mobutu n’a pas gouverné que par la force : il a façonné une doctrine destinée à légitimer son emprise. Sous couvert de nationalisme, il a imposé une « authenticité zaïroise », purgeant les influences coloniales et africanisant les noms et modes de vie. Cette stratégie lui a permis d’incarner l’identité nationale et de neutraliser toute contestation régionaliste ou ethnique.
Son slogan « ni droite ni gauche » lui permettait de naviguer entre idéologies, rejetant autant le capitalisme que le communisme, tout en acceptant les financements américains pour contrer l’influence soviétique. Son pragmatisme idéologique, habilement déguisé en révolution nationale, a inspiré de nombreux dirigeants africains, renforçant un modèle de gouvernance fondé sur le culte du chef et la confiscation des richesses.
Un héritage qui hante l’Afrique des Grands Lacs
Disparu en 1997, Mobutu laisse un héritage de chaos. Son pillage systématique a laissé une économie exsangue et des institutions fragiles, ouvrant la voie aux guerres qui ravagent encore la région. Le Zaïre, devenu République démocratique du Congo, peine à se relever de cette ère de corruption et d’instabilité.
L’analyse de Michela Wrong demeure cruciale : Mobutu n’a pas seulement détruit son pays, il a installé un modèle prédateur toujours en vigueur. Son spectre plane sur l’Afrique des Grands Lacs, prouvant que le Léopard n’a jamais vraiment quitté sa jungle.
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Published on 4 months ago
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