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[NEWS]  Le paradoxe du siècle « social » que l'on fait mine d'ignorer

[NEWS] Le paradoxe du siècle « social » que l'on fait mine d'ignorer


Season 7 Episode 371


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Il y a quelques jours, je me suis inscrit dans une nouvelle salle de sport. Une décision anodine mais si je vous en parle, c’est que mon critère décisif de choix en surprendrait plus d'un : son café ! Alors pourquoi je vous raconte ça ?

 

 

Après treize années en tant qu'indépendant, j'ai appris à apprécier la liberté d'organiser mon temps, cette capacité à façonner mes journées selon mes envies.
J’ai toujours choisi des appartements me permettant de faire cela dans les meilleures conditions et pourtant, la solitude des journées commence à peser.

Partageant la raison principale de mon inscription dans cette gym avec mon ami John Krakauer, neuroscientifique américain reconnu, il m'a répondu par une formule qui résonne comme un diagnostic de notre époque : "we need to practice humans".

En français dans le texte « Nous devons pratiquer l'art d'être humain ».
A priori un non-sens et pourtant c’est tout l’inverse.
Comme un muscle qui s'atrophie faute d'exercice, de manière insidieuse, notre capacité à créer du lien se délite dans le confort de notre isolement choisi.
D’ailleurs, j’ai reçu sur Vlan ! une chercheuse du MIT, Valérie Gauthier pour nous aider à récréer du dialogue si cela vous intéresse.

Cette semaine j’ai envie d’explorer ce que le magazine « The Atlantic » a justement nommé de « siècle anti-social ».

 

Mais alors c’est quoi le paradoxe de notre solitude moderne ?

La langue anglaise, dans sa précision, distingue "solitude" de "loneliness".
Le premier terme décrit un choix enrichissant, une pause réparatrice. Le second évoque une forme d'isolement toxique, un repli qui nous éloigne de notre nature profondément sociale.
Notre langue française peine à capturer cette nuance essentielle - "isolement" porte une connotation trop négative pour traduire fidèlement ce "loneliness" contemporain que nous nous imposons collectivement.

Alors attentin, ressentir de la solitude est une réponse saine, comme le souligne le sociologue Eric Klinenberg.
C'est cette énergie qui m'a poussé vers cette salle de sport, ce besoin viscéral de reconnecter avec le monde.
Mais voilà le paradoxe de notre époque : nous répondons au sentiment de solitude par davantage de solitude, dans une spirale qui nous éloigne toujours plus les uns des autres.

Les chiffres racontent une histoire paradoxale de notre temps.
Pour chaque heure passée en présence d'autrui hors de chez soi, l'Américain moyen en passe 7 devant sa télévision.
La fréquence des dîners entre amis a chuté de 45% entre 1970 et les années 2000.
Nous croyons chercher le bien-être dans cette retraite, mais les études en psychologie moderne révèlent une réalité contre-intuitive : nous sommes particulièrement mauvais pour identifier ce qui nous rend véritablement heureux.


En fait ce que l’on nomme le Me-time a un vrai coté sombre !!! Je vous explique ca !!

 

Une expérience fascinante menée à Chicago par le psychologue Nick Epley l'illustre parfaitement. Il a demandé aux usagers du métro d'imaginer leur trajet idéal : la majorité a opté pour un voyage silencieux et solitaire, considérant qu'une conversation avec un inconnu serait désagréable.
L'expérience a prouvé exactement l'inverse - les interactions, même brèves, ont significativement amélioré leur bien-être et plus longues étaient ces dernières, meilleur était l’impact.
C'est ce que les chercheurs appellent le "paradoxe de la connexion sociale" : nous


Published on 9 months, 4 weeks ago






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