LE MONDE SE BARRICADE, LE VIRUS SE PROPAGE 03-02-2020
Invités
Pascal BONIFACE
Directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques.
Sylvie BERMANN
Diplomate, ancienne ambassadrice de France en Chine
Astrid VABRET
Chef de service de virologie au CHU de CAEN
Vincent ENOUF
Virologue à l’Institut Pasteur
Trois cent soixante et un morts. Le bilan de l’épidémie de coronavirus en Chine ce lundi 3 février franchit un cap en dépassant celui du virus du Sras (syndrome respiratoire aigu sévère) de 2003 qui avait tué 349 personnes. En cause : 57 nouveaux décès ce seul dimanche, une information rapportée par les autorités chinoises de la province de Hubei, foyer de l’épidémie. La construction record d’un hôpital s’achevait hier, un autre sera opérationnel le 5 février. Le pays, ralenti économiquement, a toutefois fait part de son besoin d’urgence de fournitures médicales.
Mais les relations diplomatiques se crispent. Le virus s’est désormais diffusé dans 24 pays et a causé un premier décès hors de Chine, aux Philippines. Même si l’ambassadeur de Chine en France a déclaré : "nous ne pensons pas qu’il soit nécessaire de couper complètement les liaisons avec la Chine", de nombreux gouvernements prennent des mesures drastiques et ferment leurs frontières. Ce lundi, Washington, qui a décrété l’état d’urgence sanitaire sur son territoire, a d’ailleurs été accusé de "créer et semer la panique" par le ministère des Affaires étrangères chinois. La Russie a quant à elle annoncé qu’elle va expulser les étrangers infectés par le coronavirus tandis que le personnel d’hôpitaux à Hong-Kong est en grève afin de réclamer la fermeture de la frontière avec la Chine.
"Il n’y a aucun Français qui reste sur place qui ait fait la demande de rapatriement. Tous ceux qui le souhaitaient ont été rapatriés" a indiqué Sibeth Ndiaye. Un deuxième avion ramenant 250 passagers de Wuhan, dont 60 Français, a atterri dimanche après-midi près de Marseille. Une vingtaine d’entre eux présentait des symptômes mais les tests de dépistage se sont révélés négatifs. Ils vont rester en quarantaine pendant quatorze jours dans le centre de vacances de Carry-le-Rouet, ce qui a créé une vague d’angoisse chez les habitants de cette petite ville.
La psychose trouve un écho particulier sur les réseaux sociaux. Le directeur général de l’OMS a dit aujourd’hui vouloir lutter contre la propagation de rumeurs. Des affabulations sur la façon de se soigner ou sur le nombre de malades circulent et de fausses informations aux accents complotistes pullulent sur Twitter ou Facebook. De prétendues copies d’écran du site du Parisien ont été largement partagées !
Faut-il réellement mettre la Chine en quarantaine ? Comment la crise sanitaire affecte-elle la diplomatie et la solidarité internationale ? Comment les fakes news compliquent le travail des autorités ?
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Published on 5 years ago
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